   
|
Cette page est lourde (7 feuillets
dactylographiés)
le visiteur de passage pourra enchaîner sur la suite...
|
|
(*)
TRAVAUX DE VALIDATION
Il existe un tel nombre de travaux scientifiques sur ce quon
appelle souvent la validation de la graphologie, quon ne peut plus les
compter.
On trouvera ci-dessous les références de certains travaux, à titre non limitatif. |
 |
Travaux en langue allemande
ès le
début du XXème siècle, la graphologie allemande sest constituée sur des bases
très rigoureuses. On peut citer les quatre noms suivants comme les plus significatifs de
cette première époque:
le Dr Georg Meyer (1869-1917), psychiatre à Berlin,
étudie la répercussion des émotions sur lécriture (par exemple états de
dépression et de manie rattachés aux écritures hypokinésiques et hyperkinésiques). Il
remarque que le début des mots, lignes et phrases reflète plus lintention
consciente du scripteur, et la fin, une attitude plus inconsciente (Cela avait déjà
été formulé en France par Michon, mais de manière plus empirique).
le Pr Preyer (1841-1897), professeur de physiologie dans
plusieurs universités, dont celle dIéna, est le fondateur de la graphologie
scientifique allemande (Klages, Graphologie, pp. 34 et 36).
le Dr Georg Schneidemühl, professeur à lUniversité
de Kiel, publie en 1911 un ouvrage magistral de 300 pages, Handschift und Charakter.
la méthode de Luwig Klages (1872-1956) nest pas
statistique, mais ses ouvrages sinspirent des théories de Darwin. Klages a étudié
la philosophie, la psychologie et est docteur en chimie.
|
i lon veut une idée de
lampleur des travaux allemands plus récents, on peut se référer par exemple au
manuel de graphologie actuellement le plus utilisé en Allemagne, celui de Müller-Enskat,
Graphologische Diagnostik, Verlag Hans Huber, qui dans son édition de 1987,
comporte une annexe de 23 pages dénombrant 99 travaux de validation effectués rien
quen langue allemande (analyse factorielle et autres méthodes statistiques). Et ce
nombre sest bien entendu accru depuis 1987. La majorité de ces travaux ont été
réalisés dans le cadre duniversités allemandes. Beaucoup sont publiées ou
relatées dans le Zeitschrift für Menschenkunde.
|
|
|
e principal auteur de ce manuel,
W. Müller fut lui-même professeur à lUniversité de Berlin, où il
enseigna la graphologie. Cest un scientifique rigoureux qui possède à la fois une
formation de médecin et dingénieur, et qui a le souci dapprofondir les
choses. Il étudie notamment les correspondances entre lécriture et les types
dE. Spranger (nommé recteur de lUniversité de Berlin par les alliés en
1945) auteur de Lebensformen, geistwissenschaftliche Psychologie und Ethik des
Persönlichkeit, traduit en anglais sous le titre Types of men.
Les types de
Spranger sont à la base du test Study of value dAllport, Vernon et Lindsey,
adapté en français par R.H. Schevenell de lUniversité dOttawa. Les
correspondances entre les types de Spranger et lécriture ont fait lobjet de
très nombreux autres travaux ultérieurs, notamment par A. Enskat, A. Ziegler, P.F.
Secord, R. Pophal, H. Pfanne, R. Pokorny, etc. Le propre dune théorie scientifique
est en effet dêtre publiée et de pouvoir être recommencée et vérifiée par
dautres.
|
autres recherches ont été
menées à lUniversité de Berlin, comme celle dE. Babst.
Dans la même ville, Maria Hepner a étudié lécriture des enfants au Centre
psychiatrique de Berlin-Kreuzberg.
Parmi les professeurs et chercheurs de lUniversité
de Freiburg en Brisgau, on trouve des élèves de Robert Heiss, professeur de
psychologie, graphologie et philosophie dans cette Université, où il est le collègue
dHeidegger. Parmi ces travaux, citons:
J. Fahrenberg, Graphometrie, 1961; J. Fahrenberg et
W. Conrad, "Eine explorative Faktorenanalyse graphometrischer und psychometrischer
Daten", Zeitschrift exp. angew. Psychol., 1965, 12, 223-238.
H. Unkel, Eine Faktorenanalyse graphmetrischer und
psychometrischer Daten, 1964.
K. Adolfs, Faktorenanalytische Untersuchung der
gebräuchlichten Handschriftenvariablen, 1964.
Ulrich Timm, Graphometrie als psychologischer Test? Eine
Untersuchung der Reabilität, Faktorenstruktur und Validität von 84 Schriftmerkmalen,
1965.
U. Timm, Graphometrie als psychologischer Test,
1965.
Dr Lockowandt, Farktorenanalytische Validierung der
Handschrift mit besonderer Berücksichtigung projektive Methoden, 1966.
G. Prystaw, Beitrag zur faktorenanalytischen Validierung
der Handschrift, 1969.
H.-W. Linster, Eine Validitätsuntersuchung
graphometrischen Variablen, 1969.
|
|
|
l est impossible de citer tous
les travaux des auteurs ayant travaillé à la Nervenklinik de lUniversité de la
Sarre: G. Fischer, W. Hofsommer, R. Holdworth, T. Wallner, I. Schneevooigt, etc. Rien
que T. Wallner a publié plus de 20 livres et articles sur différents aspects de la
validation statistique de la graphologie. Quant au livre de Schneevooigt,
Graphologische Intelligenzdiagnose, Handschrift und Intelligenzniveau, il renvoie
lui-même à environ 120 autres travaux sur le sujet.
À lUniversité de Kiel,
des travaux de validation sur 12 facteurs de personnalité et sur 4 structures de
personnalité (hystérique, dépressive, schizoïde et obsessionnelle) ont été faits par
B. Wittlich, professeur à lUniversité de Kiel ayant une formation mathématique et
statistique, en collaboration avec une équipe de psychiatres de la faculté de Kiel, sur
base de leurs diagnostics et de leurs dossiers. Ses conclusions confirment les
observations des graphologues antérieurs.
|
ien quils ne relèvent pas
dune étude statistique, il faut mentionner les remarquables travaux travaux du Dr
Pophal, professeur de graphologie et de neurologie à lUniversité de Hambourg,
qui appuie la graphologie sur la neurologie, et qui ont été complétés notament par les
travaux du Prof. Suchenwirth.
Werner Klosinski, graphologue et
psychothérapeute jungien à la tête de lInstitut für Psychotherapie und
Tiefenpsychologie de Stuttgart, est lauteur dun test qui porte son nom, et
dont il a contrôlé lui-même les recherches de correspondance avec lécriture. Un
autre grand nom de la graphologe jungienne est celui dAnia Teillard-Mendelssohn,
analyste élève de Jung et graphologue élève de Klages et de Pulver, qui a publié
divers ouvrages et articles en français en en allemand.
Ayant du fuir lAllemagne nazie,
cest en France que, financé par le FNRS, Walter Hegar effectue ses recherches. Il
est lauteur de La graphologie par le trait.
|
|
 |
Une recherche désormais
classique est celle de Roda Wieser, expert du tribunal de Vienne, qui étudia les
écritures de 694 criminels et en dégage des caractéristiques spécifiques. Citons
encore les travaux suivants:
Fischer G., "Zur faktoriellen Struktur der
Handschrift", Zeitschrift exp. angew. Psychol., 1964, 11, 254-280.
Hofsomer W. et R. Holdsworth, "Die Validität der
Handschriftenanalyse bei der Auswahl von Piloten", Psychol. und Praxis, 1963,
7, 175-178.
Seifert T., "Faktorenanalyse einiger
Schriftmerkmale", Z. exp. angew. Psycol., 1964, 11, 645-666.
Wallner T., "Neue Ergebnisse experimenteller
Untersuchungen über die Reliabilität von Handschriftvariablen", Zeitschrift
fürMenschenkunde, 1962, 26, 257-269 (voir autres articles de même auteur dans la
même revue: 1966, 30, 380-387; 1968, 32, 438-445; 1969, 33, 191-197; 1970, 34, 280-300;
1994, 158-163; 1997, 102-111).
|
Travaux en langue anglaise
armi les
nombreux travaux en langue anglaise, on peut citer notamment:
Birge, "An experimental inquiry into the measurable
handwriting correlates of five personality traits", J. of. Pers., 1954, 23,
215-223.
Frederick, "An Investigation of Handwriting of Suicide
patients through suicide notes", J. of abnorm. psychol., 1968, 73, 263-267.
Lorr, L.T. Lepine et J.V. Golder, "A factor analysis
of some handwriting characteristics", J. Pers., 1954, 22, 348-353.
Pascal and B. Suttel, "Testing the Claims of a
Graphologist", J. Personality, 1947, 16, 192-197.
Secord, "Studies of the relationship of the
Handwriting to Personality", J. Pers., 1948, 17, 430-448.
Olga Marum, "Character assessments from
Handwriting", J. ment. Sci., 1945, 91, 22-42.
Allport et P.E. Vernon, Studies in expressive movements.
Cantril, H.A. Rand et G.W.Allport, An additionnal study
of the determination of personal interests by psychological and graphological methods.
J. Eysenck, "Graphological Analysis
and Psychiatry: An experimental Study", Brit. Journ. Psychol., 35, 1945.
Eysenck, "Neuroticism and Handwriting", J. of
Anormal and Social Psychol., 43, 1948.
L. Harvey, "The measurement of Handwriting considered
s a form of expressive movement", Char. and Pers., 2, 1934.
|
|
|
Travaux
en langue française ès la fin du XXème siècle, la graphologie naissante intéresse
le monde scientifique qui lui confirme en retour la validité de ses bases.
Le psychiatre Pierre
Janet (1859-1947) et le Prix Nobel Charles Richet sintéressent à la graphologie et
ont même présidé des congrès de la Société de graphologie. Janet, Richet, les Dr
Ferrari et Héricourt, et des membres de la Société de psychologie scientifique,
valident la graphologie par l'hypnose (1886) et concluent, avec le philosophe Th. Ribot,
que l'écriture, comme les autres gestes, étant sous la dépendance directe du cerveau,
varie avec les états permanents ou passagers de la personnalité. Ce sujet est notamment
développé par Adrien Varinard (Revue de l'hypnotisme expérimental et thérapeutique,
1887).
Alfed Binet (1857-1911), inventeur du
quotient intellectuel, directeur du laboratoire de psychologie physiologique de la
Sorbonne, a effectué à la Sorbonne des recherches sur la graphologie pendant au moins 15
ans. Il publie "Recherches expérimentales sur la physiologie des mouvements chez les
hystériques", (Archives de physiologie N° 7, 1er
octobre 1887), où il consacre plusieurs pages à l'écriture (pp. 320-373, et
spécifiquement 337-341).
|
l publie ensuite avec Courtier,
dans la Revue philosophique, une étude "Sur la vitesse des mouvements
graphiques" (1893). Plus tard, il écrit "La graphologie
et ses révélations sur le sexe, l'âge et l'intelligence" dans L'année
psychologique, 10, 1904, mais son travail le plus important est une étude menée à
la Sorbonne pendant trois ans: Les révélations de l'écriture d'après un contrôle
scientifique, 1906, 260 pp.. Ce travail est complété par Une expérience cruciale
en graphologie dans la Revue philosophique (1907). Binet rattache l'écriture
au geste: "L'étude de la mimique a pour elle des répondants
dont l'autorité ne peut être récusée: nommons Charles Bell, Gratiolet, Darwin,
Mantegazza,... Or la graphologie n'est qu'une extension de la mimique au geste
scriptural".
Voir aussi la
thèse de médecine du Dr Pierre Boucard, La graphologie et la médecine, Paris,
1905.
|
|
|
n Belgique, je me permettrai de
citer mes propres recherches comparant lécriture et les tests SPV, SIV, D. Super,
MBTI et Holland, sur un échantillon qui varie suivant les tests entre 60 et 320 personnes
environ. Mes conclusions sur le MBTI rejoignent celles faites en France, indépendamment,
par M. Jore et C. Maggiar.
Les conclusions
ont été publiées en français dans Le bulletin du CEREG, au Royaume-Uni dans Graphology
et en italien dans Scrittura. Plusieurs autres recherches sont en cours sur ce
même test, notamment aux Etats-Unis et au Canada. Lune de mes élèves, Ariane
Ruhl, a fait un travail de comparaison entre lécriture et le test D70.
|
n France, on peut surtout citer
les deux tomes dun ouvrage, sans doute le plus remarquable de tous dans ce domaine,
qui compare lécriture et le test de Szondi, réalisé par le Dr Gille-Maisani,
médecin-psychiatre ayant aussi un diplôme dingénieur, professeur à
lUniversité Laval (Quebec) et par F. Lefébure, attachée au laboratoire de
recherches dAnthropométrie de lHôpital de la Salpétrière à Paris. Ce
travail a été préfacé par Szondi lui-même et a bénéficié de sa collaboration
effective, ainsi que de celle du Professeur Van Reeth.
Aujourdhui,
une association groupant des graphologues, psychiatres et psychanalystes, le GERSAG,
continue à affiner ces travaux sous la direction du Prof. Alain Larôme (Université de
Dijon), vice-président de la Société internationale Szondi, avec la participation
notamment des professeurs Schotte et Lekeuche (Univ. Louvain, UCL), Mélon (Univ. Liège),
de professeurs de Paris-Dauphine, Montpellier, de M. Stassart, assistante à
lUniversité de Liège, etc. De nombreux membres de cette association ont publié
des travaux significatifs, par exemple Katrina Noël, qui compare des écritures
dadolescents et leurs tests dans une perspective de réussite et déchecs
scolaires. Ces divers travaux sur Szondi sont corroborés par ceux faits en Suisse (voir Zeitschrift
für Menschenkunde, 1983/1).
|
|
 |
es travaux statistiques très
approfondis de Gaston Berger ont déterminé les corrélations entre la caractérologie
scientifique de Heymans-Le Senne et lécriture.
Des recherches ont été menées par la
Société française de graphologie sur lécriture des adolescents en classe
terminale, sur un échantillon impressionnant. Des travaux similaires ont été réalisés
en Allemagne et en Italie.
Un remarquable ouvrage, dont il
faudrait citer presque chacune des 188 pages est celui publié par Masson en 1993: Lécriture
et le cerveau, par G. Serratrice et M. Habib. Le premier est membre de
lAcadémie de médecine et ancien président de la Société française de
neurologie. Le second est enseignant en neurosciences à lUniversité
dAix-Marseille et rédacteur en chef de la Revue de neurophysiologie. Les
auteurs écrivent par exemple que "la signature est expressive à la fois du moi et
de limage de soi que, plus ou moins consciemment, son auteur désire donner"
(p. 167), décrivent les formes dangoisse dans lécriture (p. 159), des
caractéristiques de lécriture des paranoïaques, des schizophrènes, etc.
|
Travaux en langue italienne
Comme pour dautres pays, des recherches ont commencé dès la fin
du siècle dernier, par exemple celle du Dr Cesare Lombroso (1835-1909), psychiatre et
l'un des pères de l'anthopologie criminelle. C'est à ce titre qu'il s'intéressa à
l'écriture. En 1886, il collabore avec Richet dans le Bulletin de la société de
psychologie à un article sur les modifications de l'écriture sous suggestion
hypnotique. Il est lauteur du livre Grafologia.
De nombreux travaux récents ont été
effectués au sein de lUniversité dUrbino, ou publiés dans la revue Scrittura,
par exemple Ricccardo Zanetti: Scrittura e test di Rorschach, Scrittura, 35, 1980,
130-133.
|
|
|
LES THÉORIES
GRAPHOLOGIQUES
n ce qui
concerne les théories, elles ne manquent pas, à commencer par celle de Klages, mais
Darwin est lun des premiers à montrer linfluence physique des émotions, qui
jouent sur le geste signifiant (le philosophe H. Bergson parle de lécriture comme
"geste enregistré". Les "lois" de Darwin, qui ont influencé Freud,
se retrouvent aussi dans la théorie graphologique. Voir notamment A-M. Drouhin-Hans,
Le langage non-verbal avant la lettre, Ed. LHarmattan.
|
GRAPHOLOGIE
ET TESTS
e
professeur R. Pepermans de la VUB a évoqué le fait que les résultats du test MBTI
divergent des analyses graphologiques. Ce nest pas étonnant. La graphologie relève
du non-verbal, dune expression plus spontanée parce que relevant en grande partie
de lInconscient. En revanche, la réponse à des questionnaires comme le MBTI passe
par le filtre du Conscient et de lIdéal du Moi. Une des choses que rappellent Freud
et Jung est précisément le fait que les tendances inconscientes sont souvent à
lopposé des tendances conscientes, ce qui se voit dans les mécanismes du déni, du
refoulement et de la projection. Dans mes propres travaux, jai constaté que plus le
sujet était introverti sur léchelle MBTI (et Jung rappelle que lintroversion
relève de la projection), plus les résultats du test sécartaient de ce
queindique lécriture, ce qui est bien une corrélation statistique.
Lorsque pour discriminer les fonctions
Pensée et Sentiment de Jung, le test demande: Est-ce votre tête qui guide votre coeur
ou votre coeur qui guide votre tête?, ce genre de question est tellement cousu de fil
blanc quon ne peut accorder quune valeur très relative aux réponses. Dans ce
genre de situation, ce que Freud appelle lIdéal du Moi appelle toujours une
déformation dans le sens des mécanismes de défense. Ce que ma recherche a montré,
cest précisément que la graphologie est plus fiable quun questionnaire de
personnalité.
|
|
 |
ai pu confirmer ce manque de
fiabilité des questionnaires de personnalité et ce filtre du Conscient dans une autre
recherche, où jai fait passer deux fois le test SPV de Gordon aux mêmes personnes,
le même jour, mais avec une consigne différente (la première fois sans consigne
particulière; la seconde fois en demandant à la personne de se placer mentalement dans
la situation dun demandeur demploi qui passe un test de recrutement pour un
emploi où lon cherche une personne ambitieuse et décidée). Les résultats
changent complètement de la première à la seconde passation. La personne nexprime
pas ce quelle est, mais ce quelle voudrait être, ou ce quelle voudrait
quon croit quelle est. Et cest loin dêtre la même chose.
sous la première consigne, dans le premier test, lun
des six facteurs du test, le facteur A (Ambition), vient en moyenne en 6ème et dernière
position, avec une moyenne de 45%.
lorsque les gens ont passé le second test avec la seconde
consigne, ce facteur passe de la 6ème à la 1ère place, avec une moyenne de 63,6%.
inversement, le facteur V (Besoin de variété) passe de la
1ère à la dernière place et dune moyenne de 53,3% à 38,4%.
si lon sort des moyennes, il y a des choses
surprenantes, comme ce fonctionnaire peu ambitieux qui passe de 21% à 74% pour ce facteur
A.
Cette recherche a été publiée dans
des publications graphologiques en anglais, en français et en italien.
|
utre chose significative dans ce
test: un sous-échantillon constitué de fonctionnaire présentait de manière inattendue
un besoin de variété supérieur aux autres professions. Lexplication en est
probablement que leur besoin fondamental de stabilité est satisfait, peut-être au-delà
de ce qui est nécessaire, et napparaît pas dans le test. Inversement, lun
des chiffres les plus bas de léchantillon pour le besoin de variété était celui
dune traductrice travaillant à Luxembourg 15 jours par mois et vivant en famille au
Danemark et en Italie les 15 autres jours, tout en faisant de la musique, de la
graphologie et une formation de thérapeute Gestalt. Lécriture montre un besoin
fondamental de variété qui semble réalisé, et qui navait donc plus à
sexprimer dans le questionnaire du test, doù le score très bas du test.
L'écriture est un geste fossile (la
trace d'un geste, dit Lacan) donc sauvé de l'éphémère, un geste spontané qui échappe
à lemprise de la volonté. Sa supériorité sur les questionnaires passant par le
filtre du langage sexplique à partir de ce quen dit Lacan, par exemple:
Le geste est signifiant, parole vraie,
contrairement au discours, au signifiant, qui est "leurre" [Ecrits, p.
337], "semblant par excellence" [Le séminaire, XVIII, 12.5.71].
"Un geste humain est du côté
du langage et non de la manifestation motrice... La parole... [est] dans le registre de la
méprise, de lerreur, de la tromperie, du mensonge" [Le séminaire,
I 280, 285, Commentaire de Lacan sur St Augustin].
|
|
|
'est ce qu'Hocquart,
précurseur de la graphologie, écrivait dès 1812: "Lorsque
nous parlons, c'est presque toujours sous l'effet de la volonté. Il n'en est pas de même
du geste, qui est souvent involontaire. C'est pourquoi il est plus facile de tromper par
la parole; tandis que le geste qui nous échappe porte l'empreinte de la vérité. Le
langage des passions consiste principalement dans les mouvements qui accompagnent la
parole" (souligné par moi).
Certaines personnes pensent que les
tests sont scientifiques parce quils utilisent des chiffres ou des mesures. Cela a
un côté rassurant, mais lastrologie aussi multiplie les calculs pour se donner des
airs scientifiques. Avant Galilée, chacun a même pu mesurer que cétait bien le
soleil qui tournait autour de la terre. Ce qui donne un caractère scientifique, ce
nest pas le fait de mesurer, cest la publication de la méthode afin que
chacun puisse recommencer lexpérience.
Lune des difficultés
rencontrées pour des travaux de validation est que lon peut difficilement isoler un
trait de caractère pour le comparer avec des variables graphiques.
|
LA
GRAPHOLOGIE ET LES PSYCHANALYSTES
ans leurs écrits, de nombreux psychanalystes attestent de la validité de la
graphologie, cette fois non pas sur base de statistiques, mais sur base de leur clinique:
Freud, Lacan, Mélanie Klein, Tisseron,... Freud a même écrit que lécriture est
plus vraie que les rêves (correspondance avec Binswanger).
Quoi d'étonnant, puisque la
psychanalyse et la graphologie klagésienne partagent bien des influences, notamment celle
de Darwin (Expression of Emotion in Humans and Animals), enseigné à Freud par
Brücke, son professeur de physiologie. L'un et l'autre reprennent le thème darwinien des
forces antagonistes et le principe graphologique d'expression (expression du psychisme
dans le corps: mimique, intonation de voix, geste,...). Le lien somatique-psychique (Leib-Seele)
souligné par Klages répond d'ailleurs en écho à l'un des piliers de la théorie
psychanalytique: "Le corps parle".
|
|
|
reud écrit aussi en 1913: "Par langage, on ne doit pas comprendre simplement l'expression des
pensées et des mots, mais aussi le langage des gestes, et toute autre espèce
d'expression de l'activité psychique, comme l'écriture".
Freud a même pratiqué la graphologie
(voir revue psychanalytique Le Coq-héron, N° 123) et invité Klages, fondateur de
la graphologie allemande aux travaux de la Société psychanalytique de Vienne.
|
acan montre que l'homme ne
s'exprime pas seulement par la parole, mais de manière plus authentique par la
communication non-verbale: geste, attitude, mimique, mouvement... La parole parle "partout où elle peut se lire" [Lacan, Ecrits,
pp. 19-20, 296-297, 337, 353]: "Je parle avec mon corps, et
ceci sans le savoir. Je dis donc toujours plus que je n'en sais". Cet inter-dit
se "dit entre les mots, entre les lignes" [Le
séminaire, XX 15.5.1973]. L'écriture, trace d'un geste signifiant, relève non
seulement du symbolique, mais aussi d'un réel non symbolisé, d'un retour du refoulé qui
vient surgir à la surface [Le séminaire, V 11.6.58; XVIII 12.5.1971; XIX
15.12.71]. La parole, la vérité du sujet "émerge... de temps
en temps, dans les interstices du discours" [Le séminaire, XVI
11.12.1968], derrière le masque de l'énoncé: "c'est la façon qu'a l'Inconscient
de procéder" [Le séminaire, XXIII, 16.3.1976]. "La
vérité et la vie... [sont] des envers de discours" [Le séminaire,
XVI 11.12.68]. "La parole que le sujet émet va, sans
quil le sache, au-delà de ses limites de sujet discourant... Une parole émerge qui
dépasse le sujet discourant" [Le séminaire, I 293-4].
"Au delà de ce que le langage
articule et qui s'appelle discours, c'est quelque chose qui, prenant tous les actes du
sujet, aurait cette sorte d'équivalence au langage qu'il y a dans ce qu'on appelle un
geste, car le geste n'est pas seulement un mouvement bien défini, le geste est
signifiant... C'est une parole... mais... une parole au sens entièrement cryptographique,
inconnue du sujet quant au sens; encore qu'en somme il la prononce par tout son être par
tout ce qu'il manifeste [Le séminaire, V 25.06.1958]".
|
|
|
'est dans l'Inconscient que le
sujet parle [Le séminaire, II 15.12.1954]. L'écriture est "une
trace où se lit un effet de langage. C'est ce qui se passe quand vous gribouillez quelque
chose... Quand vous gribouillez et moi aussi, c'est toujours une page et c'est avec des
lignes, et nous voilà plongés dans l'histoire des dimensions" [Le
séminaire, XX 15.5.1973].
Nous projetons nos schémas objectifs,
perceptifs, dans un espace réduit aux dimensions de la surface qu'exige l'écrit [Le
séminaire, XIX 9.2.1972, XX 30.3.1973]. Les vides "sont
aussi signifiants que les pleins" [Ecrits, p. 392].
Le mouvement peut être centrifuge s'il
traduit le désir de l'homme [Le séminaire, V 23.4. 1958], centripète lorsque le
sujet appréhende quelque chose [Le séminaire, VII 9.12.1961],...
Lacan met, comme Freud, sur le même
pied lapsus linguae et lapsus calami: "Au niveau de
l'inconscient... ça parle... Achoppement, défaillance, fêlure. Dans une phrase
prononcée, écrite, quelque chose vient à trébucher. Freud est aimanté par ces
phénomènes, et c'est là qu'il va chercher l'inconscient" [Le séminaire,
XI 22.1.64]. C'est l'artefact du discours [Le séminaire, XVIII 13.1.1971], "le lapsus, c'est à dire... les choses sérieuses" [Le
séminaire, XIX 9.1.1972].
Tout acte manqué est un acte réussi,
et c'est dans le lapsus qu'un "bon entendeur y trouve son
salut" [Ecrits, 268]. "Nos actes manqués
sont des actes qui réussissent,... Ils révèlent une vérité de derrière"
[Le séminaire, I 292].
Indépendamment de ces ratages
révélateurs, Lacan (qui étudie aussi la calligraphie chinoise) signale la portée de la
personnalisation de l'écriture par rapport au modèle calligraphique: "ce qui s'en élide [de l'écriture] dans la cursive où le singulier
de la main écrase l'universel... Ce singulier peut appuyer une forme plus ferme...
L'important, c'est ce qu'il y ajoute" [Le séminaire, XVIII 12.5.1971].
|
e geste signifiant est aussi
abordé par W. Reich: geste stéréotypé (affect gelé), etc. Adler a
écrit en 1934 un article sur le gribouillis dans lInternationale Zeitschrift
für individuelle Psychologie.
Mélanie Klein observe
chez le petit Fritz des rapprochement à propos de la dimension phallique du I, pronom de
la première personne en anglais. Les nombreuses fautes dorthographe de Fritz
avaient pour origine des fantasmes sur les lettres, qui disparurent avec lanalyse.
On sait les travaux considérables
faits par J. de Ajurriaguerra dans le domaine des écritures denfants.
Un autre psychanalyste, S. Tisseron, professeur à
lUniversité de Paris-Censier, s'intéresse au gribouillis et au trait et relève
dans Genesis que "L'écriture n'y est plus envisagée
comme un système de signes dont le signifiant et le signifié seraient à la fois
identiques à ceux du langage verbal et adaptés à un autre mode d'inscription. Le
signifiant scriptural y est envisagé à part entière, indépendamment des phonèmes
qu'il transcrit. Ce questionnement de l'organisation particulière de l'espace que le
texte organise accepte l'éventualité que le signifiant scriptural puisse être associé
à des signifiés différents de ceux que le langage parlé articule".
|
|
|
CONCLUSIONS
a
graphologie relève en partie de ce que les anglo-saxons appellent le body language.
Elle est l'étude d'un geste fossile, donc sauvé de l'éphémère, matérialisée
dans un trait, sur un support-papier, cadre spatial de référence, espace
de projection; elle examine les variations individuelle que le geste, le mouvement,
fait subir inconsciemment à l'universel, au support-code de l'alphabet (forme),
élément le plus normatif de l'écriture. La graphologie est ainsi d'une nature analogue
à dautres techniques projectives utilisées en psychologie et reposant sur d'autres
codes: gribouillis, test de l'arbre, des étoiles et des vagues, du dessin de la
famille,...
Sil est nécessaire
dapprofondir les bases de la graphologie, je ne crois pas que ce soit uniquement par
des procédés hyper-analytiques. De même que Nicolas Abraham reste étonné devant "les psychologues expérimentalistes [qui] mesurent le temps de
réaction au millième de seconde près, sans la moindre idée du parti à tirer de cette
accumulation de données", de même, on ne rehausse pas la fiabilité de la
graphologie en la transformant en une variante du métier d'arpenteur.
|
|